THEMATIQUE. COULEUR ET MATIÈRE AU XIXe SIÈCLE 2/ Les impressionnistes (1870-1890)

LEXIQUE : A/ MATÉRIAUX COLORES COLORANT (TEINTURES) : Les colorants sont solubles dans leur milieu de dispersion. Les colorants (par ex : garance, indigo, gaude), très pénétrants, sont donc les matières colorantes utilisées dans la teinture des textiles, qui sont fixées par un mordant (par ex : alun). Pour les transformer en pigments, il faut fixer ces colorants sur des poudres (voir Laque). Certains pigments peuvent devenir des colorants, par exemple, le bleu de Prusse, soluble dans l’acide oxalique LAQUE : Les laques sont des produits résultant de la fixation de teintures liquides (colorants), sur une poudre minérale non soluble. Ces poudres sont souvent des précipités métalliques (aluminium, étain...), ou d’autres poudres minérales (argiles, calcite...) Mélangé à l’huile, ces pigments sont transparents. Ne pas confondre avec le laque chinois ou la résine laque. PIGMENT : Fines poudres blanches ou colorées peu ou pas solubles, contrairement aux colorants. Leurs qualités optiques en font les substances colorantes des crayons, encres, enduits, pastels et peintures. B/ MEDIUM HUILEUX HUILES L’huile utilisée comme medium est dite siccative. Les huiles sont composées d’acides gras. Toutes les huiles ne sont pas aptes à sécher (cf. siccativation). Certaines sont utilisées crue lors du broyage des pigments, et certaines se prêtent très bien à la cuisson pour la préparation de médium. HUILE DE LIN : Première huile siccative mentionnée dans l’histoire (Galien, IIème s. ap. J.C.), elle est, jusqu’au 19ème siècle, avec l’huile de noix, l’huile la plus employée en peinture. Sa forte teneur en acide linoléique en fait une huile très siccative mais sujette au jaunissement. HUILE DE NOIX : après l’huile de lin, c’est la plus ancienne huile mentionnée (5ème -6èmesiècle, Aetius) comme composante de la peinture à l’encaustique. HUILE D’OEILLETTE : extraite des graines de pavots, son nom dérivé de l'olie (huile) en ancien français. Elle semble apparaître en peinture au 17ème siècle, en Hollande. Elle est moins siccative que l’huile de lin ou de noix, mais ne jaunit pas. De fait, on l’utilise d’abord associée à ces dernières, puis, au cours du 19ème siècle, seule. Les impressionnistes, toujours en quêtes de couleurs fraîches, l’utilisent exclusivement. Malheureusement, le recul du temps fait dire que le patrimoine pictural de l’huile d’oeillette est très fragile. SICCATIVATION / SICCATIF Se dit de la réaction chimique qui transforme une huile liquide (lin, pavot, noix) en film dur. La siccativation est une réaction en chaîne due à l’oxydation, qui lie entre elles les chaines de triglycérides composant les acides gras de l’huile: il s’agit d’une polymérisation. Une matière siccative (par ex : oxyde de plomb, térébenthine...) favorise cette réaction. Les huiles non siccatives (tournesol, olive) ne présentent pas la caractéristique de pouvoir former des films durs. Le résultat de l’oxydation et donc le rancissement. C/ PICTURALITE EMPATEMENT : Matière picturale où le pigment est en plus grande quantité que le medium. L’empâtement se caractérise par son opacité et son travail en épaisseur. GLACIS : Matière picturale caractérisée par sa transparence et sa finesse ; il y a donc peu de pigment dans beaucoup de medium. Il peut servir à créer des modelés et des clairs obscurs subtils, par superposition de couches très fines. Il apporte de la profondeur et une certaine vibration lumineuse et peut aussi être employé pour moduler une couleur de fond.